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Arequipa - Titicaca - Salar de Uyuni

Chaque année au Pérou et dans d’autres pays d’Amérique Latine est célébrée la semaine Sainte (Semana Santa). C’est une fête de très grande importance dans ces pays très croyants et pratiquants. À cette occasion, de nombreuses événements, défilés, prières sont organisés dans toutes les villes. C’est une semaine dédiée au recueillement, à la prière et au rassemblement des familles, des amis et des voisins. La Semaine sainte débute le Dimanche des Rameaux et se termine avec le samedi saint qui précède le dimanche de Pâques. Le Dimanche des Rameaux représente la journée où Jésus, selon la Bible, est rentré à Jérusalem mais également la journée où il est décédé sur la croix. Le dimanche de Pâques représente sa résurrection.


Cette semaine de célébration est aussi l’occasion de voyager à travers le pays. L’organisation des cours à l’Université Catholique San Pablo à Arequipa, nous a permis d’avoir 4 jours de libre afin de découvrir de nouveaux endroits. Même si les transports sont pris d’assaut pendant toute cette semaine, nous décidons de nous lancer dans un long périple jusqu’au Salar de Uyuni en Bolivie. Mais comment y aller ? Après quelques recherches, le plus simple pour aller jusqu’au Salar est de prendre le bus même si le trajet dure en cumulé environ 24 heures. Prendre l’avion nous obligerait à monter jusqu’à Lima, redescendre à La Paz puis prendre un bus de nuit jusqu’à Uyuni, ville d’où partent les expéditions dans le Salar. Au niveau des prix, le voyage en bus reste largement moins cher que l’avion. Aussi, avec le bus on pourra se permettre d’adapter notre voyage en fonction du temps et des envies.


Nous avons donc devant nous deux possibilités de voyage. La première est de faire la route jusqu’en Bolivie le plus rapidement possible. Pour cela il faut avaler les 1076 kilomètres tout en changeant de pays et de fuseau horaire. Ce trajet passe par Puno, puis longe le Lac Titicaca en direction du Sud-Est pour rejoindre La Paz. La Paz est située environ à mi-parcours car il faut encore rouler sur presque 600 kilomètres en direction du Sud, passer dans les villes d’Oruro, Challapata pour enfin arriver à Uyuni. La seconde option consiste à faire le trajet en plusieurs jours et s’arrêter pour visiter d’autres endroits. Sur notre route il y a le Lac Titicaca et ses îles qui nous intéressent particulièrement. Cette seconde option nous oblige cependant à effectuer le trajet de retour d’une seule traite. Dans les deux cas, le trajet sera long, soit à l’aller soit au retour, mais l’occasion d’aller si loin ne se représentera pas !


Décision est prise d’opter pour la seconde solution. Le trajet sera scindé en deux, ce qui nous permettra de consacrer du temps à la découverte du Lac Titicaca. La première étape de ce périple sera donc le trajet entre Arequipa et Puno. Nous aviserons ensuite en fonction des opportunités de visite et du temps restant.


Nous partons vers le terminal terrestre d’Arequipa d’où nous comptons prendre un bus jusqu’à Puno. Il y a beaucoup d’agences de transport et nous devrions trouver une place plutôt facilement. Cependant, en arrivant au terminal terrestre, on réalise que l’on va devoir jouer des coudes et être chanceux pour avoir une place dans un des bus. Le terminal est bondé, il est difficile de se déplacer dans les allées, les sièges pour attendre sont remplis de voyageurs. Chaque employé essaye de crier plus fort que le concurrent pour faire entendre son prix et sa destination aux voyageurs. Tout se mélange et il est difficile de comprendre qui va où, quand et avec quoi (bus, bus semi-cama, full cama…). L’ambiance est très stressante car tout va très très vite et comme nous n’avons pas beaucoup d’avance sur notre programme, nous ne pouvons pas remettre notre voyage au lendemain.


Bus stationné au terminal terrestre d'Arequipa
Guardianes Del Cosmo

Par chance, nous faisons parti d’un groupe de 9 avec des amis argentins, colombiens et mexicains. Sans eux, trouver une place dans un bus aurait relevé de l’exploit ! Toutes les meilleures agences ont déjà vendu leurs billets. D’autres nous proposent des places mais ne sont visiblement pas dignes de confiance. À ce sujet là, je publierai prochainement quelques conseils pour voyager en bus sans encombre. Nous arrivons à négocier un billet à 35 Soles (environ 9€) par personnes avec un départ à 22h30. Le bus est classique, il nous sera donc impossible de bénéficier d'un des fauteuils confortables des bus full cama… L’essentiel n’est pas là, nous avons un ticket pour Puno et le stress retombe, nous serons demain au bord du Lac Titicaca !


Les premières lueurs du jours traversent les vitres du bus. La lumière rose de l’aube nous réveille doucement. La nuit a été froide, très longue et mouvementée. Difficile de trouver le sommeil dans ce genre de bus tant le confort est rudimentaire et la route sinueuse. La conduite du chauffeur n’aidait en rien et les arrêts multiples en route ont coupé court à notre espoir d’une nuit paisible. Il est 6 heures du matin et nous arrivons enfin au terminal terrestre de Puno. L’air froid qui nous accueille à la descente du bus nous remet les idées en place !


La ville de Puno est située en bordure du Lac Titicaca, perchée à près de 3800 mètres au-dessus du niveau de la mer. Cette petite ville de 100 000 habitants est la capitale du folklore Péruvien et son port est l’un des principaux du lac Titicaca. La ville est entourée de sites archéologiques précolombiens, de constructions circulaires et des églises aux architectures coloniales marquées. C’est en quelque sort la porte d’entrée sur le Lac Titicaca.


Nous sommes accueillis au terminal terrestre par de nombreuses personnes nous proposant des excursions sur le lac et la visite de multiples îles. Ces visites se font généralement à la journée ou bien sur plusieurs jours ... que nous n'avons pas. En se renseignant auprès d'autres personnes, nous nous mettons d’accord avec l'une d'elles qui nous propose d’aller visiter les îles flottantes d’Uros. Pour 25 Soles par personnes, nous aurons le transport en bateau, la visite des îles et un guide. Mais avant ça, nous devons prendre un petit déjeuner.


Le même homme qui nous a proposé l’excursion nous propose le petit déjeuner dans son café. Au Pérou comme dans de nombreux autres pays, les habitants travaillent généralement en réseau afin de développer leur activité autour du tourisme. Une personne va chercher les touristes arrivant au terminal terrestre, leur propose une excursion, délègue l’organisation de celle-ci à une autre personne et en profite our proposer ses propres services. Un système très bien organisé et aussi très pratique pour nous touristes car au niveau des horaires, tout est bien organisé. Le petit déjeuner au café nous aura couté environ 5€, nous aura permis de nous réchauffer et de recharger nos téléphones. La personne en charge de l’excursion vient nous chercher devant le café et nous voilà partis en direction du port.

photo de la ville de Puno vue depuis un bateau sur le lac Titicaca
Départ de Puno en bateau

Pour rejoindre les îles d’Uros, il faut environ 25 minutes de bateau. Nous traversons des sortes de roseraies formant des canaux pour le passage des bateaux. Les îles flottantes d’Uros ont une histoire très particulière. Elles ont été créées au 13ème siècle par le peuple éponyme pour échapper aux rivaux Incas. Aujourd’hui, le peuple Uros a disparu et les îles sont habitées par les Amayras. Créées de toutes pièces les îles d’Uros sont constituées d’un empilement de tortora, une variété de jonc. L’empilement est très précis pour conférer aux îles une certaine stabilité et une bonne cohésion. Des couches de tortura doivent être régulièrement ajoutées car les couches inférieures, plongées dans l’eau se tassent et se désagrègent au fil du temps. L’ensemble forme une sorte de radeau armé au fond du lac par des pieux en eucalyptus. L’épaisseur de l’ensemble est d’un peu moins d’un mètre et lorsque l’on marche sur ces iles on peut parfois sentir que l’ensemble est très souple. La tortora est utilisée pour la confection de certaines barques mais aussi pour les habitations. L’ensemble se fond dans le décor et donne vraiment l’impression d’un voyage dans le passé. Une des rare marque de modernité est la présence d’un panneau solaire sur chaque île. Le gouvernement Péruvien en fourni un à chaque île afin de permettre aux habitants de s’éclairer sans avoir à utiliser les bougies et risquer de mettre feu aux îles.


Nous sommes accueillis en chanson sur une des îles dédiées aux touristes par des habitants en tenues traditionnelles. Nous ne visiterons pas toutes les îles car certaines sont réservées à la vie privée des habitants. La première halte sur l’ile nous permet d’en apprendre plus sur l’histoire et la composition des îles, sur les traditions et la vie des habitants. On nous propose aussi d’essayer quelques tenues typiques et la visite se termine avec des petits bijoux et autres accessoires que l’on nous propose à la vente.



Après cette première halte, nous embarquons à bord d’un bateau typique fait en tortora. La traversée vers une autre île nous coutera quelques soles par personne. Les guides nous font même essayer de ramer et diriger l’embarcation. Nous arrivons sur l’île suivante où un petit snack nous propose de quoi nous rafraichir. Pour ma part, je choisis de tamponner mon passeport avec une petite illustration du Titicaca moyennant quelques soles. La visite des îles est terminée et aura duré environ 3 heures en comptant les trajets en bateau. Nous rentrons au port en fin de matinée ce qui nous laisse le temps d’aller manger avant de reprendre notre route.

La prochaine étape de notre voyage consiste à rejoindre l’Isla Del Sol avant la fin de la journée. Pour cela, il nous faut passer la frontière Bolivienne puis rejoindre la petite ville de Copacabana au plus tôt. De retour au terminal terrestre de Puno, on apprend qu’il y a deux moyens de rejoindre Copacabana. Le premier est de prendre un car d’une agence qui nous emmènera jusqu’à Copacabana. Le départ est prévu à 13h45 et au niveau des prix, il faut compter une vingtaines de soles. La seconde possibilité est de prendre un minibus qui nous déposera au poste frontière, à Kasani. Depuis Kasani, il nous faudra prendre un deuxième minibus pour rallier Copacabana. En effet, les bus des compagnies de voyage passent la frontière mais pas les minibus particuliers. Au niveau du prix, le trajet jusqu’à Kasani en minibus devrait nous couter environ 12 Soles.

Revenons en à notre situation. Nous sommes un groupe de 9 et nous devons nous rendre le plus rapidement possible à Copacabana. À ce moment là, personne ne sait comment faire, combien cela doit nous coûter et combien de temps cela va nous prendre. Nous nous dirigeons donc vers le poste de police dans le terminal terrestre pour demander des informations. Une policière nous explique comment faire et où aller pour prendre un minibus. Elle nous accompagne même avec un collègue pour s’assurer que l’on va au bon endroit et que les prix et prestations qui nous seront proposés sont bons. Nous marchons donc avec eux pendant quelques minutes en direction de la sortie de la ville pour rejoindre un petit terminal où sont garés de nombreux minibus. Après nous avoir demandé ce que l’on voulait faire, les policiers ont eux-même négocié les prix du trajet et nous ont permis d’avoir un moyen de transport. Sans eux, nous aurions surement payé beaucoup plus cher, mais nous aurions mis beaucoup plus de temps à trouver un transport. Les policiers attendrons même que l’on soit monté dans le minibus pour partir.


Nous partons donc de Puno, serrés dans ce minibus aux alentours de midi. Le trajet doit durer un peu plus de 2 heures. Contrairement au trajet entre Arequipa et Puno, celui-ci est très calme car la route est bonne. Après une petite heure de route, notre chauffeur bifurque subitement à gauche de la route et s’engage sur une route carrossable. Au delà du fait de se retrouver secoués de toute part, on se demande bien pourquoi le chauffeur n’est pas resté sur la route principale. La raison est toute simple, sur cette route on trouve des péages. Les agences classiques incluent généralement le prix des péages dans le prix du billet, n’hésitez pas à vous informer. Après avoir largement contourné le poste de péage en traversant un petit village, nous reprenons la route principale.



Arrivés à la zone frontalière de Kasani vers 14 heures, le minibus nous dépose. Il est désormais temps de changer notre monnaie pour pouvoir ensuite payer le minibus qui nous emmènera à Copacabana. Les taux sont variables mais 1 Boliviano (Bs) vaut environ 2 Soles soit 8€. Lors de notre passage, le plus intéressant était d’échanger des euros ou des dollars contre des Bolivianos. La première étape est de passer au bureau de l’immigration de l’administration Péruvienne et faire tamponner notre passeport pour la sortie du territoire. Il faut pour cela remplir un formulaire et le faire tamponner par les autorités Péruviennes. Nous reprenons ensuite la direction, à pieds du poste frontière Bolivien. La frontière est symbolisée par une grande arche et dans cette zone franche, de nombreux vendeurs proposent toute sorte de nourriture et de souvenirs.

Nous passons au second poste afin de valider notre entrée sur le territoire Bolivien. Avant ça, on rempli un autre papier que l’on donne aux autorités Boliviennes. En échange, un tampon est apposé sur notre passeport et une contremarque nous est laissée. Il faut absolument conserver cette contremarque car elle sera demandée à notre sortie de Bolivie.



Concernant la frontière, il faut être vigilant sur les horaires. Les bureaux ferment à 19h et en fin de journée il y a une grande affluence car les compagnies de transport partent presque toutes à la même heure de Copacabana et Puno. Cela entraine une longue attente à la frontière, d’où l’intérêt d’y passer le plus tôt possible. Il faut aussi noter que l’on change de fuseau horaire, en entrant en Bolivie, on ajoute une heure !


De la frontière à Copacabana il n’y a plus que 15min de minibus et nous arrivons à Copacabana vers 15h30. Une dizaine de Bolivianos viennent s’ajoutent au prix du trajet. Au final, ce dernier nous aura couté environ 20 Soles soit 5€. Nous sommes désormais à Copacabana et en ce milieu d'après-midi, nous devons rejoindre l’Isla Del Sol en bateau…

¡ Nos vemos en el próximo episodio !


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